La France continue d'exporter un pesticide pourtant interdit en Europe

L'atrazine, un herbicide interdit en Europe depuis 2004, continue a être exporté depuis la France. Ce puissant herbicide qui coûte peu cher est interdit en Europe car il est considéré comme très toxique pour la vie aquatique sur le long terme. Il peut aussi endommager les organes si l'exposition est prolongée ou répétée.

Malgré cela, la firme suisse Syngenta qui fabrique l'atrazine affirme que leur produit est autorisé dans plus de 60 pays dont les Etats-Unis. 

Photo d'illustration - Philippe Huguen/ AFP

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Agriculture en France : pour un modèle plus soutenable

B & G Médias / Rustica / Biosphoto

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Pesticides : d’importantes disparités entre les départements


En matière d’utilisation de pesticides, il y a d’importantes disparités entre les départements. À votre avis, où en utilise-t-on le plus et où en utilise-t-on le moins ?

Rédigé par Audrey Lallement, le 5 Mar 2018

D’après une carte réalisée par Médiacités, un journal en ligne d’enquête et de décryptage, l’utilisation des pesticides varie de manière importante selon les régions. Entre 2009 et 2016, le volume des ventes de pesticides, dont le fameux glyphosate, aurait même considérablement augmenté.

Ventes de pesticides : des disparités entre les départements

La France est une grosse consommatrice de pesticides et il semblerait qu’elle ne soit pas prête à s’arrêter. Néanmoins, l’utilisation de ces produits n’est pas la même dans tout l’Hexagone(1). Certains départements en consomment beaucoup, d’autres moins et les disparités sont importantes. Alors qu’en Lozère 75 tonnes de produits phytosanitaires ont été vendues entre 2009 et 2016, dans la Marne, 22.530 tonnes de pesticides ont été vendues pour cette même période, soit 300 fois plus !

Plus inquiétant, les ventes de certains pesticides qualifiés dangereux ont explosé. C’est le cas du glyphosate, qui a été mis sur le devant de la scène fin 2017 lorsque les pays de l’Union Européenne ont voté le renouvellement de son autorisation et dont le volume de ventes aurait augmenté de plus de 30 % entre 2009 et 2016 selon Médiacités. D’autres pesticides comme le chlorothalonil ou le pendimethaline auraient aussi vu leurs ventes s’envoler. Maigre consolation : certains produits comme le mancozebe, un fongicide, ont nettement reculé (-2.521 tonnes).

Augmentation des ventes de pesticides dans le bassin parisien, le Nord et la façade aquitaine

Comme en témoigne la carte réalisée par Médiacités, on distingue plusieurs zones au sein de la France. L’une « correspond aux espaces de grandes cultures (céréalières ou autres), comme le bassin parisien, le Nord ou la façade aquitaine », avec en tête du classement la Marne et ses ventes supérieures de 321 % à la moyenne nationale qui s’élève à 5.353 tonnes. Suivie de l’Aube, de l’Aine, de L’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme.

D’autres zones correspondent aux régions viticoles ou spécialisées dans les fruits et légumes : le Bordelais avec 22.283 tonnes, 14.407 tonnes pour la Loire-Atlantique et plus de 10.000 tonnes pour le pourtour méditerranéen (Vaucluse, Gard, Hérault, Aude).

Carte interactive sur : www.mediacites.fr

« Bien sûr, leur taille et la surface qui y est consacrée à l’agriculture renforce la disproportion par rapport aux petits départements urbains de région parisienne ou aux zones montagneuses. Il n’empêche : sur ces terrains l’agriculture industrielle règne en maître, assise sur un trône de produits chimiques » nous fait-on remarquer.

Moins de pesticides au centre et à l’est de la France

Sans surprise évidemment, c’est à Paris et dans sa proche banlieue que l’on utilise le moins de pesticides. Deux départements du Sud de la France se distinguent : l’Ariège (576 tonnes) et les Alpes-Maritimes (519 tonnes).

Les régions moins utilisatrices de pesticides  sont« situées au centre et à l’est du pays ». Il s’agit en effet de zones d’élevage et de polyculture : Cantal (348 tonnes), Creuse (572 tonnes), Haute-Vienne (682 tonnes), Vosges (785 tonnes), etc…

Ainsi malgré les polémiques  et la levée de boucliers des associations et des consommateurs, on est loin d’en avoir fini avec la vente et l’usage de produits phytosanitaires…

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Une étude scientifique démontre l'intoxication des oiseaux sauvages par les néonicotinoïdes

Perdrix grises - Bird Photography 

Par Maylis Choné

C'est une nouvelle étude accablante pour les néonicotinioïdes que la revue Environnemental Science & Pollution Research vient de publier. Cette fois, les victimes identifiées de ces insecticides systémiques qui menacent les populations d'abeilles sont les oiseaux granivores sauvages.

 

"Ce travail fournit des preuves claires aux gestionnaires des risques que les effets létaux dus à la consommation par les oiseaux de graines traitées à l'imidaclopride se produisent régulièrement sur le terrain", concluent les auteurs de l'étude, chercheurs à l'Office national de la chasse (ONCFS) et à VetAgro Sup.

 

Ceux-ci se sont appuyés sur les données collectées par le réseau Sagir chargé du suivi des pathologies de la faune sauvage. Sur la période 1995-2014, ce réseau a enregistré 101 foyers, totalisant au moins 734 animaux morts, pour lesquels une exposition à l'imidaclopride a été avérée dans un contexte agricole. Cette substance est le premier néonicotinoïde commercialisé et certains de ses usages ont été interdits en 2013. Les principales espèces touchées étaient la perdrix grise, le pigeon biset et le pigeon ramier. "Pour 70% de ces foyers, un lien de causalité fort a pu être établi entre l'exposition à cette substance en tant que traitement de semences et la mortalité des animaux", révèle l'ONCFS.

 

Les effets provoqués par cette substance peuvent être une mortalité directe par intoxication ou indirecte, par exemple "en induisant des troubles comportementaux et donc une plus grande vulnérabilité aux prédateurs", rapportent les chercheurs. Dans la plupart des cas, les événements signalés sont survenus lors des semis de céréales d'automne. Les résultats de l'étude interrogent donc les chercheurs sur l'efficacité et l'applicabilité des mesures préventives, telles que l'enfouissement des graines, censées réduire le risque pour les oiseaux.

 

Au-delà de l'intérêt intrinsèque de ces résultats, cette étude montre aussi toute l'utilité du dispositif de phytopharmacovigilance, mis en place en 2016 et piloté par l'Anses. Le suivi des pathologies de la faune sauvage réalisé par le réseau Sagir s'inscrit en effet dans le cadre de ce dispositif de surveillance des effets des pesticides après leur autorisation de mise sur le marché.

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Pesticides : l’Italie a montré qu’il existe des alternatives

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Le plan du gouvernement pour réduire les pesticides

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